Des racines ancrées dans l’injustice de l’après-guerre

En 1926, dans un pays qui pansait encore les plaies de la Première Guerre mondiale, un drame humain restait invisible : celui des soldats devenus aveugles. Gazés au front, ils étaient de retour dans une société qui ne savait pas quoi faire d’eux; Pas de reconnaissance, pas de prise en charge, pas de droits. C’est dans ce contexte que des hommes eux-mêmes déficients visuels fondent l’Union Provençale des Aveugles (FAF-UPAA), une association à but non lucratif, autonome et engagée.

Leur devise : « pour les Aveugles, Par les Aveugles – l’aide et l’entraide sous toutes les formes ». Une manière de dire qu’ils ne voulaient pas subir, mais agir.

Une vision pionnière de l’accueil des personnes âgées déficientes visuelles

Le temps passe, les pionniers vieillissent et découvrent que les maisons de retraite classiques ne sont pas prêtes pour eux :

• L’environnement est inadapté
• les aides inexistantes
• les regards malhabiles

Alors, en 1970, le président de la FAF-UPAA, Édouard Mossé, décide de créer une résidence pour les accueillir dignement. Ce sera l’EHPAD Les Cannes Blanches, à Marseille. Pensé pour des personnes malvoyantes, l’établissement introduit des rampes de guidage, des contrastes visuels forts, une attention portée à la voix et à la proximité humaine et devient un modèle.

De la spécialisation à l’ouverture, sans renier ses racines

En 1997, les statuts évoluent; Le besoin d’accueil est immense, et la maison ouvre ses portes à tous les publics âgés compatibles avec son accompagnement. Mais l’esprit ne change pas :

• La spécialisation dans l’inclusion
• l’attention au handicap visuel
• la culture de la bientraitance

Tout cela perdure. Aujourd’hui encore, Les Cannes Blanches est l’un des sept EHPAD spécialisés malvoyance en France et le seul en région PACA.